UMIH VAUCLUSE

L’intelligence artificielle : une révolution à venir dans l’hôtellerie et la restauration ?

D’après l’article « Dans l’hôtellerie, les balbutiements de l’IA, en attendant la révolution » par Séverine ROUBY du Dimanche 23 mars 2025 Journal AFP

Les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration sont en pleines mutation, notamment avec l’arrivée de nouvelles technologies, dont l’intelligence artificielle (IA). Si l’IA s’intègre progressivement dans nos vies, elle est encore à ses balbutiements dans le secteur hôtelier. Toutefois, les professionnels du secteur voient en elle un levier majeur pour transformer l’expérience client, améliorer les services et optimiser les opérations.

L’IA : une solution pour libérer du temps L’un des enjeux majeurs de l’intelligence artificielle, selon Charles-Antoine Duron, directeur tourisme et mobilité chez Google, est de libérer du temps aux employés pour qu’ils puissent se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée. L’IA peut en effet traiter certaines demandes simples, comme la gestion des réservations ou la personnalisation des services, permettant ainsi aux équipes de se consacrer davantage à l’accueil client et aux relations humaines.

Un exemple frappant est l’utilisation de Alexa d’Amazon pour offrir un service de conciergerie numérique dans certaines chaînes hôtelières. Grâce à cette technologie, les clients peuvent non seulement obtenir des informations générales sur leur destination ou leur séjour, mais aussi effectuer des actions comme réserver un taxi ou signaler des problèmes en quelques mots.

Malgré ses enjeux son usage reste encore timide

Malgré ces premières avancées, l’utilisation de l’IA reste timide en France. Selon une étude menée par l’UMIH, 63 % des hôteliers français n’utilisent pas du tout cette technologie. Les raisons sont multiples : un manque de conviction sur son efficacité, une crainte de voir l’humain disparaître de la relation client, un cout élevé que toutes les structures ne peuvent pas se permettre ou encore des solutions qui ne sont pas encore suffisamment abouties.

Véronique Siegel, directrice de la branche hôtellerie de l’UMIH, souligne que dans certains établissements, l’IA est déjà utilisée pour répondre aux commentaires des clients en ligne, permettant ainsi de limiter les frictions et d’améliorer la satisfaction globale. Cependant, toutes les solutions ne rencontrent pas encore le succès escompté. Un test d’un outil d’IA en chambre, par exemple, a montré que très peu de clients ont effectivement utilisé la solution, ce qui a laissé les hôteliers perplexes.

Une nécessaire adaptation

Face à ces enjeux, les professionnels du secteur doivent s’adapter. L’arrivée prochaine des agents de voyage IA, qui pourraient révolutionner la manière de réserver des séjours, est un exemple de ce changement. Charles-Antoine Duron affirme qu’il est crucial pour le secteur de se préparer et d’accepter cette transition, plutôt que de tenter de la freiner.

Cependant, certaines préoccupations demeurent, notamment concernant le rôle des plateformes comme Booking qui ne partagent pas les données des clients avec les hôtels. Cela limite les possibilités pour ces derniers d’améliorer leur offre et de se positionner efficacement sur le marché. L’Union européenne travaille sur de nouvelles réglementations visant à contrer la position dominante de certaines plateformes et à rééquilibrer les rapports de force.

IA et personnalisation de l’offre

L’IA, en plus de permettre un gain de temps, peut aussi offrir une hyper-personnalisation des services. La chaîne Best Western, par exemple, utilise l’IA pour adapter les services et les séjours de ses clients. Une partie de ces derniers apprécie cette personnalisation, tandis qu’une autre partie la trouve trop intrusive.

Les hôteliers doivent donc trouver le juste milieu entre offrir des services innovants et ne pas effrayer leurs clients avec une technologie omniprésente. En fin de compte, l’IA doit rester un outil au service de l’humain, et non l’inverse.

L’avenir de l’IA dans l’hôtellerie

L’avenir de l’IA dans le secteur hôtelier semble prometteur, mais la route est encore longue. Des solutions comme Happening Now, un outil permettant de mieux anticiper les pics de demande et de gérer les stocks, montrent que l’IA peut aussi jouer un rôle dans la gestion opérationnelle des établissements. Cependant, ces technologies doivent être adoptées avec prudence, en gardant à l’esprit que l’expérience client reste au coeur des préoccupations des hôteliers.

En conclusion, bien que l’IA soit encore peu utilisée dans l’hôtellerie, elle ouvre la voie à des opportunités intéressantes pour améliorer l’efficacité des opérations et enrichir l’expérience client. L’UMIH continuera à soutenir ses adhérents dans l’exploration de ces nouvelles technologies, tout en gardant à l’esprit que l’humain doit rester au centre de la relation client.

Une réflexion de B. Boutboul pour les restaurateurs

Un avis de tempête était annoncé sur la restauration depuis quelques années. Nous sommes bel et bien au milieu de cette tempête qui dure…

Elle se caractérise par des fréquentations qui reculent et très fortement chez certains, pendant que chez d’autres elles frolent une croissance à 2 chiffres. Avec des distorsions de fréquentations d’un jour à l’autre de plus en plus fortes et de moins en moins expliquables. Sans parler du terrible manque de main-d’œuvre qui s’amplifie.Mais aussi par des consommateurs qui réduisent leurs dépenses ou réduisent leurs sorties, d’autres qui vont plus souvent au restaurant pendant que d’autres sont moins fidèles.D’autres qui sont surprenants dans le choix de leur repas, d’autres qui ne se mettent plus à table pour manger ou d’autres qui ne jurent que par la vente à emporter ou la livraison. Sans parler de ceux qui se sont découvert une allergie ou les fameux flexitariens…

Toutefois, cette tempête a une autre origine. Elle est dû à l’écrasement des marges.

Les prix des matières premières et de l’énergie continuent leur ascension, sans parler des frais de transport et bien évidemment du poids des charges de personnel et de l’instabilité fiscale depuis 2009 ou la TVA est descendue de 19,60% à 5,5%, avant de remonter à 7% puis 10%. Et il faut probablement s’attendre un jour à un alignement européen aux environs de 13%.La répercussion sur les prix de vente est de moins en moins possible.On le sait depuis plusieurs années, la sensibilité aux prix est devenue très forte.

Alors quelles sont les solutions pour enrayer cet écrasement des marges ?

-Baisser le niveau de qualité en vendant au même prix ? C’est peu recommandable car les consommateurs sont de plus en plus à la recherche de goût, de plaisir, de convivialité et de partage.

-Diminuer les quantités en vendant au même prix ? C’est risqué car le manque de générosité dans l’assiette est de plus en plus critiqué.

Je ne parle pas de ceux qui augmentent leur prix sans aucune justification, ils ont décroché depuis longtemps et ne s’en relèveront peut être pas.

Il n’est donc pas évident et à la fois périlleux d’agir contre la chute de fréquentation. Deux pistes sont à explorer pour tenter de relancer les fréquentations: 
Être le moins cher, ce qui nécessite de faire de gros volumes pour être rentable, ou être le meilleur, ce qui impose d’être constamment rigoureux sur la qualité, le service, l’intérieur de l’établissement, et cela nécessite des investissements humains et financiers permanents.

Dans les années 1980, un consultant disait que l’objectif d’un restaurant était d’atteindre les 4 AS :
Accueil Souriant,
Ambiance Sympathique
Assiette Savoureuse
Addition Sage.
Aujourd’hui ceci n’est plus un objectif mais une condition pour « être » un restaurant aux yeux de ses clients. Ses attentes sont bien au delà.
C’est dans la tempête que l’on reconnaît les bons marins !

Circuit court au restaurant : 1 Français sur 4 attentif à la saisonnalité des produits

mais 9 sur 10 sensibles au nom des producteurs sur le menu 

En marge du Salon de l’Agriculture, les résultats du 5e baromètre Pourdebon, sur la consommation des Français en circuit court, viennent d’être publiés. Détail des principaux enseignements de cette étude.Les Français sensibles à la proximité et à la traçabilité de ce qu’ils mangent. Ici, le chef étoilé Thomas Cabrol, aux fourneaux de la Villa Pinewood, dans le Tarn, privilégie la cueillette sauvage de quelque 150 plantes et fleurs environnantes. Qu’attendent les Français, en termes de circuit court, lorsqu’ils se rendent au restaurant ? C’est le thème du 5e baromètre réalisé par l’institut de sondage Kantar pour la plateforme Pourdebon.com, marché en ligne de producteurs répartis sur toute la France. Premier enseignement : pour 25 % de la population qui s’est rendue au restaurant en 2024, “l’utilisation de produits de saison” est le critère le plus important. Confirmation de cette tendance : 52 % des Français qui ont fréquenté un restaurant en 2024 classent cet item dans le top 3 des critères de choix et d’expérience les plus importants.

9 Français sur 10 sensibles au nom des producteurs sur le menu

Autres constats issus du baromètre Pourdebon : 39 % des clients de restaurant privilégient les établissements qui sourcent leurs produits dans un rayon de 200 kilomètres et 37 % souhaitent de la transparence sur l’origine de ce qu’ils trouvent dans leur assiette. En effet, 90 % des Français qui vont au restaurant apprécient de voir apparaître le nom des producteurs sur le menu. Proximité et traçabilité sont donc au cœur des attentes des Français lorsqu’ils se restaurent hors domicile. Dans cette même veine, la découverte de produits originaux ou insolites compte pour 31 % des personnes interrogées. En revanche, l’utilisation de produits labellisés (18 %), issus de l’agriculture biologique (17 %) ou encore respectueux d’une juste rémunération des producteurs (12 %) sont perçus comme moins prioritaires